L’histoire

Conseil des atikamekw d’Opitciwan

Le territoire Atikamekw : Nitaskinan, signifiant « Notre terre »

Notre territoire Nitaskinan est le mot Atikamekw qui signifie «Notre terre». Aski veut dire «Terre» et le préfixe «Nit» signifie «Notre». Le suffixe «Nan» indique le collectif.

Autrefois nomades, les Atikamekw se déplaçaient à l’intérieur des grandes forêts boréales de «Nitaski- nan». Ce territoire d’environ 41 400 kilomètres carrés correspondait au bassin versant d’«Atikamekw Sipi», la rivière du poisson blanc (ou corégone), aujourd’hui appelée la rivière Saint-Maurice. 
De la tête des eaux jusqu’à Trois-Rivières, cette rivière totalise 523 kilomètres sur une dénivellation de 400 mètres.

Le territoire de la partie supérieure de la rivière Saint-Maurice était une zone importante pour les Autochtones Atikamekw et d’autres populations autochtones qui s’y rassemblaient pour des échanges commerciaux et culturels. Le lac Obedjiwan était un lieu de passage crucial pour atteindre d’autres destinations, comme le Lac Saint-Jean ou la Baie-James, et les Atikamekw y obtenaient des produits précieux en échange de leurs peaux d’orignaux ou de castors. Malheureusement, l’érection du barrage Gouin en 1918 a entraîné l’inondation de cette zone et a modifié profondément l’environnement naturel ainsi que les modes de vie des populations autochtones qui y vivaient.

Parmi les trois communautés composant la Première Nation Atikamekw, Opitciwan est la plus nordique et la plus isolée des trois. Elle est située sur la rive nord du réservoir Gouin. Son nom signifie « courant du détroit ». Il y subsiste une population permanente depuis le début des années 1910. Avant cela, la population fréquentait plutôt le lieu de rassemblement estival sur les rives de la baie de Kikendatch en Haute-Mauricie où un poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson et une chapelle catholique avaient été érigés, mais la mise en service du barrage La Loutre en 1918, en aval du barrage Gouin sur la rivière Saint-Maurice, inonda Kikendatch, forçant l’abandon définitif de l’endroit

Le cimetière de Kikendatch

Le cimetière de Kikendatch représente les vestiges d’un village Atikamekw abandonné au début du XXe siècle. Lors de la mise en eau du réservoir Gouin, en 1918, les bâtiments de ce petit village auraient été entièrement inondés. Les seuls vestiges du village de Kikendatch sont aujourd’hui quelques croix érigées sur l’ancien cimetière.  Source: Newashish, César : Historien, constructeur de canots de type rabaska, excellent orateur et porteur de la tradition orale Atikamekw.

Le 7 avril 1994, de son lit d’hôpital, César Newashish, 91 ans alors et doyen des Atikamekw, livra une de ses plus importantes déclarations destinées au gouvernement fédéral et provincial, parties de la négociation territoriale.

« Witamowikok aka wiskat eki otci pakitinamokw kitaskino, nama wiskat ki otci atawanano, nama wiskat ki otci meckotonenano, nama kaie wiskat ki otci pitoc irakonenano Kitaskino. »

« Dites-leur que nous n’avons jamais cédé notre territoire, que nous ne l’avons jamais vendu, que nous ne l’avons jamais échangé, de même que nous n’avons jamais statué autrement en ce qui concerne notre territoire. »

– César Newashish, 1994